Ce que j’ai découvert dans le téléphone de ma belle-fille a bouleversé ma vie

« Tu peux rester avec Paul ce soir ? J’ai un rendez-vous important. » La voix de Camille, ma belle-fille, tremblait légèrement au téléphone. J’ai accepté sans hésiter. Paul, mon petit-fils de trois ans, est la lumière de mes vieux jours. Je suis arrivée chez eux à 18h, le cœur léger, heureuse de passer la soirée avec ce petit garçon qui me rappelle tant mon fils, Guillaume.

Camille était déjà prête à partir, manteau sur les épaules, sac à la main. Elle m’a embrassée rapidement sur la joue, un peu distraite. « Merci Françoise, tu me sauves la vie. Je ne rentrerai pas tard. »

La soirée s’est déroulée paisiblement. Paul a ri aux éclats pendant le bain, puis nous avons lu son livre préféré avant qu’il ne s’endorme dans mes bras. Je l’ai couché doucement dans son lit, puis je suis revenue au salon pour ranger un peu.

C’est alors que le téléphone de Camille, posé sur la table basse, a vibré. L’écran s’est allumé : un message WhatsApp. Je n’ai jamais été du genre à fouiller dans la vie privée des autres, mais cette fois… Je ne sais pas pourquoi, peut-être à cause de l’insomnie qui me ronge depuis des semaines, ou de cette intuition maternelle qui ne me quitte jamais.

Le message était court : « On se retrouve où ? » signé « M ». Mon cœur s’est serré. Je me suis assise, les mains tremblantes. Qui était ce « M » ? Pourquoi ce message à une heure pareille ?

Je n’ai pas pu m’empêcher d’ouvrir la conversation. D’autres messages défilaient : « Tu me manques », « J’ai hâte de te revoir », « Ce soir, c’est possible ? » Camille répondait : « Oui, Guillaume ne se doute de rien. »

J’ai senti mes joues brûler. Guillaume… Mon fils ! Comment était-ce possible ? Camille menait-elle une double vie ? Je me suis levée brusquement, prise d’un vertige. Paul dormait paisiblement dans sa chambre, innocent.

Je me suis assise à la table de la cuisine, incapable de réfléchir clairement. Devais-je en parler à Guillaume ? Devais-je confronter Camille ? Et si je me trompais ? Peut-être n’était-ce qu’un malentendu… Mais les mots étaient sans équivoque.

Le temps s’est figé. J’ai repensé à tous ces dimanches où nous étions réunis autour du poulet rôti, aux rires partagés, aux regards complices entre Camille et Guillaume… Et moi qui croyais que tout allait bien.

Quand Camille est rentrée vers 23h30, elle avait l’air fatiguée mais détendue. Elle m’a remerciée encore une fois et m’a proposé de me raccompagner en voiture. J’ai décliné, prétextant que j’avais besoin de marcher un peu pour m’aérer l’esprit.

Sur le chemin du retour, la pluie fine collait à mon visage. Les lampadaires diffusaient une lumière blafarde sur les trottoirs déserts. Je me sentais trahie, impuissante. Comment protéger mon fils ? Comment préserver Paul ?

Le lendemain matin, Guillaume m’a appelée comme d’habitude : « Merci maman d’avoir gardé Paul hier soir. Camille était ravie de sa soirée entre copines. » J’ai senti ma gorge se serrer. Devais-je lui dire la vérité ? Mais si je me trompais… Si je détruisais leur famille pour rien ?

Les jours ont passé et je n’ai rien dit. Mais chaque fois que je voyais Camille, je scrutais son visage à la recherche d’un indice. Elle semblait plus distante avec Guillaume, plus nerveuse aussi.

Un dimanche midi, alors que nous étions tous réunis chez moi pour déjeuner, j’ai surpris Camille en train d’écrire un message dans le couloir. Elle a sursauté en me voyant et a rangé son téléphone précipitamment.

Après le repas, je l’ai prise à part dans la cuisine.

— Camille… Est-ce que tout va bien avec Guillaume ?

Elle a baissé les yeux.

— Oui… Pourquoi cette question ?

— Tu sais, tu peux me parler si tu as des soucis…

Elle a esquissé un sourire forcé.

— Merci Françoise, mais tout va bien.

Je n’ai pas insisté. Mais le doute me rongeait.

Quelques semaines plus tard, Guillaume est venu me voir en larmes. Il avait découvert des messages sur le téléphone de Camille. Il était anéanti.

— Maman… Comment j’ai pu être aussi aveugle ?

Je l’ai pris dans mes bras sans rien dire. Je savais depuis longtemps mais je n’avais rien dit pour ne pas briser sa famille… Et pourtant, le silence avait été tout aussi destructeur.

Aujourd’hui encore, je me demande si j’ai bien fait. Aurais-je dû parler plus tôt ? Aurais-je pu éviter cette douleur à mon fils et à mon petit-fils ?

Est-ce que le silence protège vraiment ceux qu’on aime… ou ne fait-il que retarder l’inévitable ?